Vous aussi, vous avez peut-être ressenti ce flottement…
Nous n’avons pas toujours une anecdote précise à raconter. Mais nous savons tous ce que c’est : ce moment où, face à certains élèves, nous nous sentons impuissants.
Ce regard vide d’un enfant qui a déjà baissé les bras. Ce soupir d’un élève qui répète qu’il est « nul », que ça ne sert à rien d’essayer. Cette sensation que, malgré notre énergie, notre adaptation, nos encouragements… quelque chose ne prend pas.
Et si ce n’était pas notre faute ? Et si c’était plutôt un pan entier de notre formation qui manquait ?
Celui qui nous aurait permis de comprendre comment un enfant apprend, vraiment.
Celui qui nous aurait donné les bases pour construire autrement nos séances, pour repérer les vrais freins, pour transmettre à nos élèves des clés qu’ils n’ont jamais eues.
Aujourd’hui, je vous propose qu’on explore cela ensemble. Pas pour tout bouleverser. Mais pour retrouver du sens, de la clarté et du souffle.
Apprentissage efficace : de quoi parle-t-on ?
Quand je parle d’apprentissage efficace, je ne parle pas de performance. Je parle d’un apprentissage qui a du sens, qui s’ancre, qui nourrit la confiance et la motivation de l’élève.
C’est un apprentissage qui respecte le fonctionnement du cerveau, les besoins émotionnels, les rythmes, les erreurs. Un apprentissage vivant, humain, durable.
Mais j’ajoute ceci : tel que notre système scolaire est aujourd’hui, il fonctionne relativement bien pour les enfants dits « scolaires ». Ceux qui comprennent les codes implicites, qui rentrent naturellement dans les attendus. Pour eux, les apprentissages suivent souvent un cours fluide.
Mais pour les autres ? Pour ceux qui ne décodent pas aussi vite, qui s’ennuient, qui décrochent, qui s’opposent ou s’effacent ? L’apprentissage devient un défi. Et sans un vrai travail sur les méthodes d’apprentissage, sans une pédagogie adaptée à la diversité des élèves, ces enfants risquent d’accumuler les échecs, les étiquettes, les renoncements.
C’est aussi une posture : celle de l’enseignant qui ne transmet pas seulement des savoirs, mais qui apprend à ses élèves à apprendre. Comme le dit Philippe Meirieu, enseigner, c’est organiser des situations pour que l’élève construise du sens. C’est lui montrer les chemins possibles.
Et c’est ce que je veux vous aider à cultiver dans votre classe. Pas à pas.
Le bien-être : la base qu’on a oubliée de poser
Nous savons désormais qu’un cerveau stressé n’est pas un cerveau qui apprend. Comme l’explique Catherine Gueguen dans Pour une enfance heureuse, quand un élève est tendu, inquiet ou en mode « alerte », son système nerveux bloque l’accès aux zones du cerveau utiles pour apprendre : mémoire, attention, raisonnement. Tout se met en pause.
Ce que nous appelons le « climat de classe » n’est donc pas un simple confort. C’est une condition biologique d’entrée dans les apprentissages. Un élève qui se sent reconnu, en sécurité, accueilli dans sa singularité… peut enfin ouvrir la porte à l’apprentissage.
Nous avons un rôle central à jouer ici. Et ce rôle-là, il ne se joue pas avec une méthode magique, mais avec de la conscience. De l’attention à l’humain. Comme le souligne Catherine L’Ecuyer dans Cultiver l’émerveillement, un environnement respectueux des besoins fondamentaux est essentiel pour l’apprentissage.
Et si on expliquait le cerveau aux élèves ?
On leur enseigne le système digestif, le cycle de l’eau, la reproduction des plantes. Mais combien d’entre eux savent comment fonctionne leur mémoire ? Leurs émotions ? Leur capacité à se concentrer ?
Comprendre que le cerveau change, qu’il apprend avec l’erreur, qu’il a besoin de répétition, de repos, de liens… ça change tout. Pour eux, et pour nous.
Selon Steve Masson, chercheur en neuroéducation à l’Université du Québec à Montréal, comprendre les mécanismes cérébraux permet de mieux apprendre. Quand nous transmettons ces notions, nous aidons les élèves à reprendre la main sur leur apprentissage. Nous les aidons à se dire : « Je ne suis pas incapable. J’ai juste besoin d’autres chemins. »
Et ça, c’est libérateur.
Revenir au cœur : la motivation
Trop souvent, la motivation est traitée comme un luxe. Une cerise sur le gâteau. Mais pourtant sans elle, rien ne tient ni dans la durée, ni dans la profondeur.
Nous le savons : un élève qui apprend uniquement pour la note ou pour éviter une sanction ne construit pas un savoir durable. En revanche, un élève qui trouve du sens, qui se sent capable de progresser, qui est valorisé dans son effort… celui-là s’engage. Il avance.
Comme le démontrent Edward Deci et Richard Ryan, avec leur théorie de l’autodétermination, trois besoins fondamentaux soutiennent la motivation intrinsèque : le sentiment de compétence, l’autonomie et le lien social.
Et nous avons ce pouvoir-là.
- Par des projets qui parlent aux élèves.
- Par une posture qui reconnaît leurs efforts, même petits.
- Par des choix pédagogiques qui réveillent l’envie d’apprendre.
La mémoire : on ne l’exerce pas, on l’active
Apprendre, ce n’est pas relire trois fois. Ce n’est pas recopier. Ce n’est pas écouter passivement.
Pour John Sweller, la mémoire de travail est limitée. C’est ce qu’il développe avec la théorie de la charge cognitive. En effet, la mémoire a besoin d’être sollicitée, remuée, renforcée pour mieux encoder les savoirs. Barbara Oakley, dans Learning How to Learn, insiste aussi sur l’importance de la récupération active pour mémoriser durablement.
Et nous pouvons apprendre à nos élèves à s’en servir vraiment :
- En les invitant à reformuler sans leurs cahiers.
- En espaçant les révisions plutôt que tout faire la veille.
- En variant les formats, les supports, les consignes.
- En mobilisant plusieurs canaux : visuel, auditif, gestuel…
Ce sont des gestes simples. Mais ils changent la donne. Car ils donnent aux élèves des stratégies concrètes. Et ils leur donnent confiance.
⚠️ Attention : les « profils d’apprentissage » (auditif, visuel, kinesthésique) sont des neuromythes. Comme le souligne l’OCDE dans Understanding the Brain, le cerveau est plastique et capable d’apprendre par tous les canaux. Ce qui compte, c’est de varier les approches pour stimuler l’ensemble des processus cognitifs.
Et si on replantait ensemble les racines de notre pédagogie ?
Notre formation nous a transmis beaucoup. Mais elle a parfois oublié l’essentiel : ce qui fait qu’un élève apprend. Ce qui fait qu’un enseignant tient, dans la durée.
Remettre au cœur de notre métier des notions comme le bien-être, la motivation, la connaissance du cerveau et les stratégies de mémorisation, ce n’est pas faire « en plus ». C’est revenir à ce qui nous a fait choisir ce métier.
Et si on reprenait la main là-dessus ? Ensemble. Pas à pas.
Et maintenant, on fait quoi ?
Nous savons que nous avons besoin d’autre chose. D’un autre souffle. Nous savons que l’envie est là, même si l’énergie parfois manque.
Alors si vous ressentez ce tiraillement… ce besoin de faire évoluer votre manière d’enseigner sans savoir par où commencer, je vous propose un tout petit pas. Simple.
Un pas pour mieux vous connaître, mieux cerner ce qui vous manque, ce qui vous pèse, ce qui vous appelle. J’ai préparé un questionnaire pour ça. Un espace pour faire le point, sans pression. Pour déposer ce que vous vivez, ce que vous espérez. Cela m’aidera à créer des formations vraiment ancrées dans vos besoins, vos réalités, vos élans.
👉 Remplir le questionnaire ici
On avance ensemble. À votre rythme. En conscience.
« L’erreur n’est pas un échec, mais une étape essentielle dans l’apprentissage. Il faut encourager l’enfant à expérimenter, se tromper et apprendre de ses erreurs. » — Célestin Freinet
0 Commentaires