Après avoir obtenu un baccalauréat en économie, j’ai poursuivi des études en communication et informatique, sans idée précise de mon avenir professionnel. J’ai travaillé comme webmaster, mais très vite, la question du sens s’est imposée à moi. Qu’est-ce qui me faisait vibrer ? Qu’est-ce qui me motivait vraiment ?
J’ai compris que ce qui m’animait, c’était d’apporter quelque chose aux autres. Ne me sentant pas à l’aise dans les métiers de soin, l’enseignement s’est naturellement imposé : permettre à des enfants d’apprendre à lire et écrire me semblait être la voie idéale.
J’ai préparé le concours par correspondance tout en étant assistante d’éducation pour allier théorie et pratique. Mon enthousiasme à devenir professeur des écoles était immense.
Oui mais…
Un aspect me troublait : enseigner la même chose, au même moment, à tous les élèves, sans savoir où ils en étaient individuellement. Cela ne me semblait pas adapté. Pendant ma formation initiale, je n’ai pas trouvé de réponses à ces questions.
J’ai alors choisi d’être remplaçante pour observer, apprendre et perfectionner ma pratique.
Cette expérience m’a fait réaliser que pour bien enseigner, il faut être convaincu de ce que l’on fait.
Suivre des directives sans réflexion profonde n’apporte pas de résultats, d’autant plus que les changements de direction incessants de l’institution peuvent être contreproductifs.
Ce poste m’a appris l’importance de l’observation et de l’adaptation, des valeurs qui fondent aujourd’hui ma vision pédagogique.
Oui mais…
Après sept ans de remplacements, l’incertitude constante et l’arrivée de mes enfants ont rendu cette situation difficile à vivre. J’ai donc demandé un poste fixe et obtenu une classe de GS en maternelle.
Oui mais…
Je me suis mise une pression énorme pour assurer la réussite de mes 30 élèves. Une blessure m’a forcée à m’arrêter, et mon corps m’a envoyé un message clair : il fallait que je trouve une autre façon d’enseigner, qui me corresponde davantage.
Avec deux collègues partageant la même vision, nous avons créé des classes multi-niveaux en appliquant les pédagogies Montessori et Freinet. Nous avons financé ce projet grâce à une association, une tombola et un financement participatif.
Cette expérience m’a révélé la richesse du mélange des âges et de l’apprentissage entre pairs. J’ai compris que l’enseignant est avant tout un guide, et que la posture adoptée joue un rôle clé dans la dynamique de la classe.
Les élèves avançaient à leur rythme, et l’impact positif sur leurs apprentissages et leur bien-être était évident.
Oui mais…
Ne travaillant plus par thèmes, je ressentais un manque de créativité. J’ai donc intégré de nouveaux outils et pratiques : gestion des émotions, décloisonnement, défis autonomes, méditation… Ma classe est devenue un véritable laboratoire pédagogique. Cet enrichissement m’a poussée à passer le CAFIPEMF pour devenir formatrice.
Oui mais…
La préparation a été un choc. J’ai douté de mes compétences, me sentant submergée par la théorie et la didactique pure. Cette période de remise en question m’a finalement conduite au burn-out.
Cette épreuve a été révélatrice. J’ai compris que la formation initiale et continue, ainsi que celle des maîtres formateurs, étaient trop centrées sur la didactique, sans prendre en compte l’aspect humain de l’apprenant.
C’est lors d’une formation sur l’hétérogénéité que tout a pris sens. Cette formation m’a fait prendre conscience de l’importance de la pédagogie dans ses aspects fondamentaux : le fonctionnement du cerveau, l’impact des émotions, la mémorisation…
Ce sont des éléments essentiels pour permettre à chaque élève d’apprendre efficacement. Mais ces notions sont trop souvent absentes dans les formations axées uniquement sur la didactique.
J’ai alors compris que l’enseignement ne peut pas se limiter à la transmission de connaissances théoriques. Il doit s’accompagner d’une vraie compréhension du fonctionnement de l’humain. Sans cette connaissance, l’enseignant ne peut pas transmettre de manière optimale.
C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de l’importance primordiale de la pédagogie dans ma pratique.
En me détachant des injonctions externes et en acceptant ma vision, j’ai compris que cette approche était partagée par de nombreux enseignants.
Je pouvais enfin apporter ma propre expérience, car bien souvent, les solutions aux difficultés rencontrées en classe ne résident pas uniquement dans la didactique, mais dans la compréhension du processus d’apprentissage humain.
Aujourd’hui, forte de mon parcours, je me donne pour mission d’accompagner les enseignants à retrouver l’élan et la motivation de leurs débuts.
Grâce à la pédagogie éducationnelle, je les aide à concilier passion, bien-être et efficacité, pour qu’ils s’épanouissent et offrent le meilleur à leurs élèves.