Après avoir obtenu un baccalauréat en économie, j’ai poursuivi mes études en communication et en informatique car cela était généraliste et je n’avais pas d’idée précise de mon avenir professionnel. J’ai commencé à travailler comme webmaster.
Oui mais… La question du sens s’est imposée à moi : qu’est-ce qui me faisait vibrer ? Qu’est-ce qui me motivait ?
J’ai alors réalisé que ce qui était important pour moi, c’était d’apporter quelque chose aux autres. Ma sensibilité ne me permettant pas de travailler avec des malades, ni même des animaux malades, j’ai naturellement choisi de me tourner vers l’enseignement. Permettre à des enfants d’apprendre à lire et à écrire me semblait être le meilleur choix professionnel pour moi. J’ai alors décidé de passer le concours par correspondance pour pouvoir en même temps être assistante d’éducation et acquérir une expérience en plus des connaissances théoriques. J’étais très enthousiaste à l’idée de devenir professeur des écoles.
Oui mais…. un aspect de ce métier me posait question. L’idée de devoir enseigner la même chose au même moment à tous les enfants d’une même classe, sans savoir où ils en étaient réellement individuellement, me faisait réfléchir.
N’ayant pas obtenu les réponses à mes questions durant ma formation initiale, j’ai décidé de demander un poste de remplaçant afin d’être sur le terrain et de continuer à acquérir de l’expérience grâce à mes observations. Ce poste a été une excellente occasion d’apprendre des autres et de parfaire ma connaissance pratique de mon métier.
Oui mais…. sept ans après, l’incertitude de ne pas connaître mes remplacements à l’avance, combinée à l’arrivée de mes enfants, a rendu mon métier stressant à vivre.
J’ai donc participé au mouvement et obtenu un poste en maternelle dans une classe de GS. J’étais très contente, mais en même temps, je me suis beaucoup mis la pression pour assurer la réussite de chacun de mes 30 élèves. Au bout de quatre mois, et suite à une banale chute, j’ai développé une algodystrophie à une cheville, ce qui m’a conduit à un arrêt de six mois de travail. Mon corps me faisait comprendre que je ne pouvais plus avancer dans ces conditions et qu’il fallait que je réfléchisse sérieusement à une façon d’enseigner qui me corresponde. Heureusement, deux de mes collègues voulaient aussi essayer quelque chose de différent. Ensemble, nous avons décidé de faire des classes à triple niveaux et de mettre en place les pédagogies Montessori et Freinet. Pour pouvoir acheter le matériel nécessaire, nous avons créé une association, organisé une tombola pour les parents d’élèves et lancé une campagne de financement participatif. Et pendant l’été, nous nous sommes formées en Montessori. J’ai tout de suite vu les bénéfices de ce changement autant pour moi que pour les élèves et aussi bien en terme d’apprentissages que de vie de classe. Les élèves avançaient ensemble mais chacun à leur rythme.
Oui mais…. je m’ennuyais. Ne travaillant plus par thèmes, je n’arrivais pas à développer ma créativité ni mon sens artistique.
Petit à petit, j’ai intégré la gestion des émotions, puis le décloisonnement, les défis autonomes, Lalilo, l’anglais, la méditation, le brain gym, le jeu libre… Bref, ma classe est devenue un véritable laboratoire expérimental ! Puis, après une inspection et des discussions avec des PES de l’école, je me suis inscrite au CAFIPEMF. Je me suis donc lancée et j’ai replongé dans l’étude de la didactique.
Oui mais… Le choc a été dur car j’ai eu l’impression d’avoir tout oublié et de ne rien faire comme il faut, d’être nulle.
J’ai essayé de tenir le coup, mais cela a fini par être trop et j’ai dû faire face à un burn-out. Cependant, cette période m’a permis de prendre du temps pour moi et de me poser les bonnes questions afin de réfléchir et de reprendre en main ma carrière professionnelle.
Oui et… aujourd’hui, je me donne pour mission d’aider les enseignants à retrouver l’élan et la motivation de leurs débuts afin qu’ils puissent s’épanouir professionnellement et offrir le meilleur à leurs élèves.